Les spécialistes du bassin de jardin
 
 

Les carnets du véto

Comment reconnaître les maladies des poissons de nos bassins ?


En guise d'introduction

Un symptôme est la manifestation d'une maladie. Il peut aider à la définir et à la reconnaître. Une maladie peut induire un seul ou de nombreux symptômes à la fois.
La médecine humaine différencie les signes des symtômes : les symtômes regroupent ce qui est perçu subjectivement par le malade, tandis que les signes découlent des examens objectifs réalisées par le médecin. Lorsqu'on envisage la pathologie des poissons, cette distinction n'a plus de raison d'être, un Koï ne pouvant exprimer ce qu'il ressent. Tout au long de cet article, il sera donc question de symptômes et de signes sans y établir de distinction entre ces deux termes.
Dans la majorité des cas, un symtôme n'est pas typique d'une seule maladie : de nombreuses pathologies conduisent au(x) même(s) signe(s). Il est donc rare qu'un symptôme permette à lui seul d'identifier une pathologie. C'est pour cette raison que j'insiste tant sur la démarche du diagnostique. De fait fait, seul un examen complet-qui comprend notamment l'observation au microscope, l'analyse des paramètres physico-chimiques de l'eau et, éventuellement, des examens complémentaires- permettent d'identifier la cause originelle des signes observés.
Il est impossible de décrire tous les signes que peut développer un cyprinidé (famille de la carpe et donc du Koï) malade.
Il existe cependant quelques symptômes qui apparaissent très fréquemment quel que soit le problème. Il est important de bien les reconnaître : d'une part pour les repérer rapidement et donc détecter au plus tôt le début d'une maladie; d'autre part pour bien comprendre les phénomènes qui les déclenchent.
Ce qui aidera à effectuer l' anamnèse (historique et faits réels de la maladie) la plus précise et la plus complète possible.

je subdivise les symptômes observés le plus fréquemment chez les cyprinidés en quatre grandes sections
    • les problèmes de la peau et du mucus,
    • les lésions des branchies,
    • les anomalies comportementales,
    • les déformations.
 
1 Les problèmes de la peau et du mucus

1-1 Les modifications de la production de mucus

Le mucus est la substance visqueuse qui recouvre tous les organes externes du poisson. il est sécreté par des cellules spécialisées de la peau et des branchies. Son rôle est primordial : il est important pour l'aérodynamisme, il joue un rôle dans l'imperméabilité (osmorégulation), mais il est surtout essentiel pour les défenses du poisson. Il contient en effet de nombreuses substances qui inhibent le développement des micro-organismes, principalement des bactéries et des champignons. C'est pourtant dans ce mucus que l'on va identifier la majorité des pathogènes du poisson (observation au microscope du frottis de mucus).
 

                   Une irritation de la peau provoque généralement une hyperproduction
             de mucus  qui se présente comme un voile blanchâtre sur la surface du poisson
                
1-1-1 Hyperproduction de mucus


Toute irritation de la peau ou des branchies va induire une augmentation de la production de mucus. c'est donc un signe très fréquemment observé. Ses origines sont deverses et incluent une modification de la qualité de l'eau, une manipulation, un pathogène externe (tous les parasites de la peau et des branchies induisent ce symptôme), un traitement, ...
C'est un symptôme qui ne permettra donc jamais, à lui tout seul, de déterminer l'origine d'un problème.
En cas d'hyperproduction de mucus, la peau prend un aspect visqueux. Elle se couvre d'un voile blanchâtre particulièrement visible sur les surfaces foncées du poisson.
L'apparition de rougeurs est possible. Le poisson souffre parfois de détresse respiratoire ou d'autres modifications comportementales comme par exemple une apathie, un refus de manger, des frottements dus à une irritation,... La mort est possible.

1-1-2 Hypoproduction de mucus

Certaines situation peuvent conduire à une diminution de la quantité de mucus produit. La peau est alors rugueuse  et le poisson est plus sensible à toutes les agressions externes (pathogènes notamment).
L'hypoproduction  pathologique de mucus est plus rare que l'hyperproduction. Elle peut être induite par certaines substances comme le sulfate de cuivre par exemple. Comme chaque fois avant de traiter, il faut identifier la cause.
Il existe des préparations à base d'Aloe vera (Immunogen par exemple) assez efficaces dans la régulation de la production de mucus  et pour la protection de la peau du poisson. On les utilise, en général, lors d'une manipulation ou lors d'un transport.

1-2 Modification de la qualité du mucus


Dans certaines situations, il peut se produire une modification de la qualité du mucus recouvrant le poisson. C'est le cas, par exemple, lors d'un traitement au permanganate de potassium qui va modifier les protéines constituant le mucus.
Le poisson se couvre d'un mucus en forme de flocons ou de filaments qui vont avoir tendance à accrocher les diverses particules présentent dans l'eau ou sur le fond du bassin. Le mucus prend alors un aspect sale assez
caractérisitique. D'autres symptômes tels que ceux accompagnant l'huperproduction de mucus peuvent apparaître.

 
Ces lésions  typiques de la variole le sont aussi de lymphocytis. Une observation au microscope permettra de les distinguer
 

1-3 Lésions de la peau

Un des signes qui suscite le plus souvent l'inquiétude des propriétaires de Koï est la modification de l'aspect d'une partie de la peau de leurs poissons. On remarque en effet souvent des plaies, des rougeurs,des points, des tâches, de la mousse,... et il n'est pas toujours facile de différencier toutes ces lésions . L'observation et la description de telles altérations peuvent pourtant aider à leur distinction. Il faudra tenir compte de :

 
Une forte parasitose peut être responsable d'une telle érosion de la surface de la peau et prédispose le poisson à l'hydropisie et aux ulcères

la couleur
    • Des points ou des tâches blanches auront souvent un pathogène comme origine. Myxobolus sp., Henneguya sp., Epistylis sp. et plus fréquemment Ichthyophthirius multifiliis peuvent provoquer de petits points blancs, tandis que les virus de lymphocystis et de la variole se présentent plutôt sous la forme de plaques blanchâtres plus étendues.
Un développement de Saprolegnia sp. donnera l'aspect d'un duvet ouateux de cette couleur. Enfin, les plaies profondes ou les ulcères cicatrisent en formant une peau blanche d'aspect lisse  et sans écailles.
    • La couleur verte est due aux algues qui peuvent proliférer sur des lésions cutanées.
    • Le rouge provient essentiellement de lésions propres au poisson (sang, muscles,...) et apparaît en cas d'irritations, de plaies, d'ulcères, de congestion, d'inflammation, d'hémorragies,...
    • Des points noirs peuvent se former suite à l'enkystement , sous la peau, de certaines larves de vers parasites, mais cette pathologie est rare chez les Koï.
La taille

Les parasites provoquent en général de petits points de quelques millimètres de diamètre, tandis que des virus ou des champignons prendront l'aspect de taches plus étendues . Les plaies, ulcères et cicatrices atteignent généralement des surfaces assez grandes du poisson.


Des tâches rougeâtres (pétéchies)généralisées sur la peau peuvent apparaître suite à de nombreuses infections. Ici une septicémie

 
La situation

La répartition des lésions peut être générale (parasitoses, septicémie,...) ou localisée (ulcères, tumeurs,...). On ne retrouve , par exemple, certaines lésions (comme celles dues à l' Hikkui) que sur les zones rouges du poisson alors que les brûlures causées par le soleil se produiront principalement sur des zones blanches.

L'aspect

La lésion peut-être:
    • Plane par rapport à la peau; c'est le cas, par exemple, des cicatrices
    • Creuse : il s'agit presque toujours d'une perte de substance due à un ulcère
    • Surélevée : il peut s'agir par exemple d'un parasite, d'un kyste, d'une tumeur, d'une bulle de gaz, de lymphocystis, de la variole,...Mais attention, un ulcère (creux) peut se couvrir d'algues ou de champignons qui lui donneront un aspect suélevé.
    • Lisse ou rugueuse : une tumeur aura, souvent, une apparence rugueuse.Les algues ou les champignons donneront un aspectouateux à la lésion. La variole provoque un surélevé lisse,...
    • Que l'on peut facilement détacher (algues, champignons,...) ou qui reste bien accroché (variole, Hikkui,...)
Le soulèvement d'écailles

Très fréquent en début d'ulcération, il est alors localisé. Il peut aussi être généralisé lors d'une hydropisie.
 
Ce soulèvement des écailles témoigne d'un début d'ulcération

Hikkui


Il sagit d'une tumeur de la peau particulière à certaines variétés de Koï. En effet, cette altération ne se produit que sur les couleurs rouges (Hi) des Kohaku, Sanke et Showa.Cette pathologie se développe en outre sur des poissons de plus de 2 ans ayant une très bonne qualité de rouge. L'origine de cette lésion n'est pas claire.
Il pourrait s'agir d'une tumeur cancéreuse, d'un virus ou d'une anomalie du métabolisme des pigments. Elle n'a pas d'effet sur l'état général du poisson et est donc relativement bénigne même si elle nuit à l'aspect et à la valeur du poisson.
 
A un stade avancé, l'ulcère cicatrise en formant une peau blanche, signe de guérison
 

2 Les lésions des branchies

2-1 Les branchies

Les branchies (ou filaments branchiaux) sont des organes qui assurent les échanges de gaz carbonique et d'oxygène entre le sang du poisson et l'eau . Ils jouent aussi un rôle primordial dans la régulation de nombreux facteurs internes, dont l'osmorégulation, l'excrétion d'ammoniaque,...
Ces organes sont situés de chaque côté de la tête, sous les opercules. Ils sont extrêmement fragiles de par leur constitution et leur situation exposée: ils sont en contact direct avec l'eau  dans laquelle évoluent les poissons
Comment sont  structurées les branchies?
Les branchies sont formées de quatre arcs branchiaux de chaque côté de la cavité buccale. Chaque arc branchial est composé d'un support cartilagineux sur lequel reposent des lamelles primaires. Sur ces lamelles primaires sont attachées des lamelles secondaires, en forme de demi-disque. Ce dernier renferme un réseau de capillaires sanguins au travers duquel circulent les globules rouges, responsables, notamment, du transport de l'O2 et du CO2. Ce demi-disque est, en temps normal, tapissé d'une couche unique de cellules aplaties (l'epithélium) dont le rôle, dans les échanges gazeux notamment, est primordial.
Cet épithélium est recouvert du mucus protecteur...
La barrière entre l'eau et le sang est donc composée d'une couche de mucus, de l'épithélium branchial et de la paroi des capillaires sanguins. C'est cette structure fine et fragile qui va, en cas de problèmes, subir des modifications aux conséquences dramatiques.
Comment fonctionne le mécanisme respiratoire?
En respirant, le poisson avale de l'eau qu'il va chasser entre les filaments brachiaux. De nombreux échanges entre l'eau et le sang vont alors avoir lieu: les branchies vont capter l'oxygène dissous dans l'eau et débarrasser le sang des déchets comme le gaz carbonique et l'ammoniaque.
En outre, elles enregistrent et transmettent une série d'informations sur la composition chimique de l'eau (pH, teneur en sels,...), elles captent ou rejettent des ions qui doivent rester en concentration constante dans le sang du poisson (voir osmorégulation).

 
Une section histologique permet de réperer les globules rouges (GR) à l'intérieur des lamelles secondaires (L2) ainsi que l'épithélium (E) formlé de cellules aplaties Cette photo, prise au microscope électronique à balayage, montre la structure des filaments branchiaux. On peut observer des lamelles secondaires (L2) en forme de demi-disque de chaque côté des lamelles primaires (L1)

2-2 Lésions réversibles : l'hypertrophie et l'hyperplasie

D'une manière générale, lorsqu'une cellule (de n'importe quel organe) est placée dans des conditions non propices, elle présente diverses modifications tant au niveau de son fonctionnement qu'au niveau de sa structure. Au fur et à mesure que le temps s'écoule et que le trouble se prolonge, ces altérations évoluent. Pendant une période (qui dépend de l'agent perturbateur, de la nature et de l'intensité de l'action de celui-ci), les dommages restent réversibles.
Au niveau des cellules superficielles des branchies, ces lésions réversibles constituent ce que l'on appelle l'hypertrophie (gonflement des cellules) et l'hyperplasie (multiplication des cellules), toutes deux souvent observées.
Les agents qui pertubent le fonctionnement de ces cellules sont multiples. Citons,entre autres, tous les irritants comme l'ammoniaque ou les nitrites en excès, les traitements (cuivre,formol,permanganate de potassium,chloramine T,...), les traumatismes divers, les parasites (les protozoaires mobiles,Dactylogyrus sp., Ergasilus sp,...) ou encore les toxines produites par les bactéries. L'anoxie, c'est-à-dire le manque d'oxygènation de la cellule, est aussi un facteur essentiel dans le développement de lésions branchiales telles que la nécrose décrite ci-après.
Les étapes de la réaction de l'épithélium des lamelles secondaires se succèdent toujours de la même façon indépendamment de l'origine du problème. Elles peuvent néammoins se produire avec une intensité et une rapidité variables.
1° L'épithélium des lamelles secondaires va, dès le début d'une irritation, se mettre à produire plus de mucus afin de protéger les cellules. La couche de mucus ayant augmenté, la barrière entre l'eau et le sang s'en trouve épaissie et les échanges gazeux altérés.
2° Si la perturbation se poursuit, les cellules de l'épithélium vont gonfler (s'hypertrophier), ce qui augmente encore la distance entre l'oxygène de l'eau et les globules rouges chargés de transporter cet oxygène dans le corps du poisson. La couche de mucus peut encore s'épaissir. Ces cellules hypertrophiées commencent à ne plus assurer correctement leur rôle.
3° La réaction se prolonge par une tentative désespérée des cellules de l'épithélium qui vont se multiplier, c'est l'hyperplasie de l'épithélium branchial. La barrière entre l'eau et le sang est tellement épaissie que l'oxygène ne traverse plus correctement.
le poisson souffre d'anoxie et on assiste alors à cette détresse respiratoire, symptôme de nombreuses maladies. Des cellules peuvent mourir et se nécroser. Des pathogènes secondaires comme Saprolegnia sp. peuvent s'installer.
Des désséquilibres osmotiques (voir hydropisie plus loin dans cet article) et hormonaux, qui auront des conséquences généralisées sur la santé du poisson, peuvent apparaître.
4° Les cellules de l'épithélium se multiplient parfois tellement que des lamelles adjacentes se rejoignet et fusionnent. Les branchies sont obstruées. C'est alors l'asphyxie, suivie de la mort du poisson. Si le poisson survit et que la cause de l'affection disparaît, les branchies peuvent encore récupérer leur fonctionnalité originelle.

2-3 Lésions irreversibles: la nécrose


Au-delà d'une certaine limite, les lésions ne peuvent plus régresser et la cellule est destinée à mourir. Après cette mort, les sructures de la cellule vont continuer à subir des phénomènes de dégradadion qui vont transformer la cellule morte en débris. Cette dégénérescence constitue ce qu'on appelle la nécrose cellulaire.
La nécrose atteint rarement une seule cellule. Au contraire, elle touche une ou plusieurs plages, plus ou mons étendues, de cellules constituant un organe. On parle alors de nécrose tissulaire car toute une zone de l'organe est touchée.
Sur la peau, cela se traduit par un ulcère. Sur les branchies, les plages de nécroses sont au départ plus foncées, puis éclaircissent souvent. Elles se couvrent presque toujours du duvet caractéristique de la saprolegniose. Les causes de la nécrose des branchies sont variées, en voici quelques-unes:
  • L'yperplasie décrite ci-dessus peut provoquer une nécrose suite à la mort des cellules soumises à trop de traumatismes.
  • Les pathogènes peuvent causer directement la mort de nombreuses cellules en plus de l'hyperplasie qu'ils provoquent. C'est le cas de Costia necatrix qui va se nourrir en vidant les cellules de leur contenu, avec pour conséquence une mort rapide de celles-ci. Le site d'attachement de certains parasites comme Dactylogyrus sp. et Ergosilus sp. est aussi l'objet de zones nécrotiques.
  • L'anoxie tissulaire survient par exemple lorsqu'un vaisseau sanguin est bouché, les zones, qui ne sont plus alimentées par le sang passant dans le vaisseau et ses ramifications, vont mourir et on assistera à une plage de nécrose. L'exemple typique est illustré par Branchiomyces sp. qui donne un aspect marbré caractéristique aux branchies atteintes par ce champignon.
  • Il existe une entité pathologique dont l'origine est incertaine. On l'appelle nécrose des branchies ou virus de la nécrose des branchies. les branchies sont hypertrophiées, pyperplasiées avec fusion des lamelles secondaires.Des hémorragies et des larges zones de nécroses sont visibles. la maladie évolue vers une nécrose généralisée conduisant à la mort de plus de 50% des poissons dans les 10 jours suivant la contamination. On parle de virus car un iridovirus a été isolé dans plusieurs cas, mais il est encore impossible de dire s'il est seul responsable de cette maladie.
  • Enfin, le fameux KHV (Koï Herpes Virus qui sévit dans toute l'europe depuis quelques temps) est un virus qui va entièrement détruire le tissus branchial des ko¨, conduisant à la mort de la majorité du cheptel en quelques jours...

 
Cette section histologique d'un filament brachial illustre les différentes étapes de la réaction de l'hépithélium. On peut observer une lamelle normale (LN), des cellules hypertrophiées (HT) et une zone d'hyperplasie (HP). Dans ce cas précis, les lésions sont attribuées aux parasites présents (Costia.sp et Dactylogyrus sp.).
Les branchies nécrosées montrent des zones plus foncées ou plus claires. Les tissus morts sont rapidement envahis par Saprolegnia sp. qui forme ce duvet gris-blanc caractéristique

3 Les anomalies comportementales


3-1 Modifications du comportement

Un poisson malade adopte souvent une attitude anormale. A la moindre irritation de la peau par exemple, il va se frotter contre les parois ou les pierres présentes dans le bassin. il lui arrive aussi de sauter anormalement souvent hors de l'eau.
Lorsque ces signes se généralisent à plusieurs poissons, on peut raisonnablement suspecter une parasitose de la peau et un frottis de mucus devra alors être réalisé. Si une telle irritation se fait sur les branchies, il arrive que le poisson ait un mouvement particulier de la bouche et des opercules. Il essaie en fait de se débarrasser de ce qui le gêne, c'est un peu sa façon de "tousser".
Des troubles internes se manifestent parfois par une apathie, un refus de manger, une nage anormale,... Ces signes peuvent aussi acompagner la détresse respiratoire décrite ci-après.

3-2 Détresse respiratoire

Origine et causes probables
La détresse respiratoire est la manifestation clinique d'un déficit qualitatif ou quantitatif des échanges gazeux (oxygène ou CO2). Les causes sont très variées et peuvent être schématisées comme suit:

- Soit le taux d'oxygène dissous dans l'eau est diminué suite à :
  •  un arrêt de la circulation ou de l'aération
  • une surpopulation
  • une pollution excessive (surnutrition, mortalité,...) algal bloom ( augmentation rapide de la concentration d'une (ou de quelques) espèce(s) de phytoplancton  généralement coloration de l'eau (rouge, brun-jaune ou vert)
  • une température trop élevée
  • un traitement en balnéatin (formol, permanganate de potassium, chloramine T,...)
  • une couche de glace,..
- Soit les besoins en oxygène du poisson sont accrus suite à une modification du métabolisme telle que:
  • un stress (manipulation, transport, traitement,...)
  • une augmentation du métabolisme (surnutrition, température élevée)
  • une septicémie, une anémie, une hydropisie,...
- Soit une altération des échanges aux niveaux des branchies se produit suite à une hyperproduction de mucus ou suite à des lésions plus graves (hyperplasie, nécrose,...) causées par:
  • L'irritation provoquée par des parasites (Trichoclina sp., Chilodonella sp., Ichthyophtirius multifiliis, Costia necatrix, Dactylogirus sp., Ergalisus sp.,...)
  • Une modification ou une forte variation des paramètres physico-chimiques de l'eau (ammoniaques, nitrites, pH, dureté,...)
  • la présence de toxiques (métaux lourds, chlore, pesticides,...)
  • un traitement  (formol, FMC, chloramine T,...)
  • une infection bactérienne ( nécrose des branchies,...) tout autre irritant dans l'eau.
  • un virus tel que le KHV par exemple
Symptômes

Les signes de la détresse respiratoire sont nombreux et ne sont pas toujours tous présents. Les poissons sont souvent couchés au fond ou se tiennent dans les zones bien oxygénées (sortie du filtre, cascade,...).
Leur fréquence respiratoire est augmentée (les opercules bougent plus rapidement). On peut aussi observer un comportement anormal tel qu'une léthargie ou une apathie (ils se déplacent lentement), une incoordination (ils nagent anormalement), une hyperactivité sporadique (ils ont l'air comme fous pendant quelques secondes- c'est le "délire hypoxique"), une anorexie (refus de manger),...

Comment intervenir

Comme pour une pathologie, une bonne anamnèse et des examens complémentaires sont indispensables afin de poser un diagnosticle plus vite possible.
Il faut rapidement réaliser une analyse de l'eau .

4 Les déformations

Il arrive que l'on soit confronté à des déformations d'une partie ou de la totalité du corps d'un poisson. Encore une fois, une observation précise peut permettre de donner une indication sur l'origine de l'anomalie


4-1 Déformations symétriques
  • Un gonflement symétrique de l'abdomen peut être dû à une maturité normale ou à une non-expulsion pathologique des oeufs chez une femelle.
  • L'accumulation de liquides lors d'une septicémie peut donner des symptômes similaires, mais, dans ce dernier cas, de nombreux autres signes sont visibles.
  • Une tumeur ou un kyste interne peuvent induire une déformation symétrique bien que l'on observe souvent un gonflement plus prononcé d'un côté que de l'autre.
  • L'exophtalmie est généralement bilatérale et donc symétrique. Il existe toutefois de rares cas où elle peut impliquer un seul oeil.
  • L'hydropisie, quelle qu'en soit l'origine, est toujours symétrique et souvent accompagnée d'un gonflement d'écailles.
  • Attention: certaines variétés de poissons rouges (télescopes,...) sont sélectionnées pour leur aspect gonflé qui peut parfois faire penser à l'hydropisie ou de l'exophtalmie. Ces déformations n'ont rien de pathologique.

 
Les déformations peuvent avoir comme une origine une pathologie (en haut un kyste ovarien) ou une cause tout à fait normale (en bas une femelle prête à pondre, déformée par la masse des oeufs).

4-2 Déformations asymétriques
  • Un ulcère commence généralement par une lésion asymétrique et localisée.
  • Un kyste ou une tumeur provoque généralement un gonflement plus marqué d'un côté du poisson. De telles lésions peuvent aussi induire des dysfonctionnements qui conduisent parfois à une hydropisie ou une exophtalmie.

4-3 Hydropisie ou oedème généralisé

L'hydropisie est un symptôme fréquemment observé, mais souvent mal compris des amateurs de Koï. Il s'agit d'un gonflement symétrique et habituellement généralisé du poisson.
L'individu semble soufflé comme un ballon. Les écailles ressortent (à cause de la pression interne) ce qui lui donne l'aspect d'une pomme de pin. l'hydropisie atteint, la plupart du temps, tout le corps du poisson et s'accompagne parfois d'exophtalmie. Un gonflement localisé à la partie postérieure du poisson est toutefois possible.
Le gonflement est toujours symétrique et ne doit pas être confondu avec un kyste ou une tumeur interne, souvent asymétrique, ni avec un gonflement abdominal (liquide qui s'accumule en cas de septicémie, développement des oeufs chez les femelles matures,...)
En général l'hydropisie ne se manifeste que chez une faible proportion des individus.
Elle peut être la conséquence d'une grande variété de problèmes internes ou externes. la majorité des personnes confrontées à ce phenomène pensent que leur poisson souffre d'une maladie bactérienne ou virale. Nous allons voir que ces organismes ne sont pas les seuls à provoquer ce symptôme et que, une fois de plus, la démarche diagnostique prend ici tout son sens afin d'identifier l'origine exacte du problème.
Avant d'envisager les causes de l'hydropisie, il convient d'abord de comprendre le phenoméne d'osmose et les grands principes de la régulation osmotique.


 
Les poissons souffrant d'hydropisie gonflent tellement que les écailles ressortent. Souvent, ils souffrent aussi d'exophtalmie


4-4 Exophtalmie et énophtalmie

On emploie le terme d'exophtalmie pour désigner une saillie anormale de l'oeil hors de son orbite. Elle peut être unilatérale ou bilatérale selon qu'elle implique un seul ou les deux yeux.
L'exophtalmie chez les cyprinidés se produit le plus souvent lorsque l'oeil est poussé par les structures situées derrière ce dernier.
  • L'origine la plus fréquente est l'oedème généralisé décrit en détail dans le chapitre traitement de l'hydropisie
  • Il y a une augmentation de la pression dans l'orbite, ce qui pousse le globe occulaire vers l'extèrieur. Les causes à l'origine de ce phénomène sont les mêmes que pour l'hydropisie, on se réferera donc à ce chapitre
  • Il peut se produire une exophtalmie unilatérale suite au développement d'une tumeur ou d'une larve enkystée.
  • D'autres causes d'exophtalmie existent mais sont exceptionnelles chez les Koï.

L'énolphtalmie (enfoncement de l'oeil dans son orbite), plus rare, peut se produire dans certaines pathologies (nécroses des branchies par exemple) ou lors d'un amaigrissement excessif du poisson.

Oeil normal Enophtalmie Exophtalmie
On distingue facilement l'énolphtalmie et l'exolphtalmie de l'oeil normal


Le sel
  • s'utilise en balnéation à des concentrations précises et ne s'utilise que sur des poissons malades
  • ne s'utilise qu'àprès identitfication de la cause primaire d'un problème
  • n'est pas compatible avec la majorité des traitements



Avec l'aimable concours du Dr vétérinaire Bruno Jacobs, Spécialiste des maladies des poissons. Concepteur de toute la gamme des produits Aquatic Sciences aux performances largement appréciées dans la profession

 

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